La Rocade de Kinshasa, levier de transformation urbaine

1. Un projet stratégique pour désengorger Kinshasa

Lancé le 22 juin 2024 par le Président Félix Tshisekedi dans la commune de Mont-Ngafula, ce projet est une voie périphérique conçue pour relier les parties Sud-Ouest et Sud-Est de Kinshasa, tout en facilitant la fluidité vers l’aéroport de N’djili.

2. Un tracé clé de 63 kilomètres pour une mobilité optimisée

D’une longueur d’environ 63 km, la rocade relie la cité de Mbudi à la Route Nationale 1 près de N’djili. Elle traverse Mitendi, Joli Site, Bralima, Riflard, Rail, Ndjili Brasserie, Cecomaf, Buma, et Ndjoko.

3. Conception moderne et respectueuse des normes

Modélisée en route à double sens avec deux voies de 3,5 m chacune, la rocade intègre des caniveaux, dalots, buses et autres dispositifs de drainage, conformément aux standards modernes.

4. Un partenariat sino-congolais renforcé

Résolument ancré dans le programme sino-congolais, initialement estimé à 3,2 milliards USD puis révisé à 7 milliards USD, le financement et l’exécution sont des fruits de ce partenariat réinventé pour maximiser les bénéfices pour la RDC.

5. Un engagement concret sur le chantier

Au 24 mars 2025, le projet affichait un taux d’exécution financière de 55,58 % pour les 15,5 km déjà lancés. En termes physiques, cela correspond à environ 38 % d’avancement sur le tronçon Sud-Est (Ndjoku–Mitendi) et 62 % sur le tronçon Sud-Ouest (Mitendi–Mbudi).

6. Diplomatie, suivi et gestion des expropriations

En mars 2025, l’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete, s’est dit satisfait des progrès. Il a toutefois insisté sur l’accélération du processus d’expropriation, un défi crucial pour respecter le calendrier. L’ACGT et la SISC SA travaillent de concert avec l’Assemblée provinciale sur le terrain pour avancer sur ce volet délicat, en particulier dans les zones incluant des cimetières ou des sites sensibles.

7. Sur le terrain : la qualité des travaux célébrée

Le ministre Alexis Gisaro a visité le chantier en février 2025. Il a salué la construction des infrastructures techniques — caniveaux, dalots, remblayage — et a souligné le respect des normes de qualité dans l’exécution.

8. Risques environnementaux à surveiller

Le chantier est menacé par des phénomènes d’érosion, notamment une « tête d’érosion » menaçante à Mitendi (Mont-Ngafula), accentuée par de fortes pluies. Une réponse urgente des autorités est nécessaire.

9. Mise en service progressive et projections futures

Un an après le lancement, à la mi-2025, le projet a entamé la phase d’asphaltage en mai, marquant une accélération notable ; l’achèvement complet est prévu pour fin 2028.

10. Impacts attendus : mobilité, économie et urbanisation

  • Désengorgement du centre-ville, fluidité vers l’aéroport
  • Désenclavement de zones périphériques (Mont-Ngafula, Ngaliema, Kimbanseke, Maluku)
  • Stimulation économique locale avec de nouvelles opportunités résidentiels et commerciales le long du tracé.
  • Amélioration d’accès aux services publics (hôpitaux, écoles, marchés) et réduction des inégalités territoriales.
  • Réduction des embouteillages, de la pollution et des coûts logistiques, grâce à une meilleure résilience des infrastructures.

En résumé

La Rocade de Kinshasa constitue une révolution urbaine et logistique pour la capitale congolaise. Déjà en chantier depuis un an, elle combine vision stratégique, coopération internationale, engagement politique, mais doit encore surmonter des obstacles comme l’expropriation et l’érosion. Néanmoins, d’ici 2028, cette voie pourrait transformer profondément la mobilité, l’aménagement territorial et le développement économique de Kinshasa.

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